Conduire au Brésil n’est pas une expérience sans danger et certaines personnes vous dissuaderont d’essayer. Dans le NordEste en particulier, où les routes sont souvent en mauvais état et les itinéraires compliqués, on peut aussi se laisser tenter par un circuit sur mesure Off Road en 4×4. Pour ma part j’adore la liberté que procure le fait de se déplacer à son rythme dans son propre véhicule. Pour avoir parcouru des milliers de kilomètres, un peu partout au Brésil, je peux confirmer que ce n’est pas « mission impossible », mais il vous faudra absolument redoubler de prudence et de vigilance. Voici quelques conseils à destination du touriste qui souhaiterait tenter cette expérience.
La location de voiture :
Si vous ne parlez pas le portugais, dirigez vous vers un loueur de dimension internationale (genre Avis ou Hertz) où le personnel parle anglais. Cette précaution s’avèrera d’autant plus indispensable en cas d’accident.
Voici un très bon comparateur de prix de location : http://www.alugueldecarro.com.br/ (en portugais). Pensez à vérifier les options proposées au moment de faire votre choix. Certains véhicules peuvent ne pas être autorisés à sortir de leur État d’origine par exemple (ou moyennant un supplément), n’essayez pas d’outre-passer cette règle car en cas de contrôle de police (très fréquent lors des changements d’états), les choses pourraient très mal tourner.
Les frais « d’abandon » (laisser le véhicule dans une autre ville que celle du départ) peuvent s’avérer utiles mais varient d’un loueur à l’autre, bien se renseigner avant de signer le contrat. Faites aussi votre calcul : si le principe du « drop off » (abandon) coûte cher à priori, qu’en est-il d’un trajet qui vous obligerait à retourner sur vos pas (billet de bus ou d’avion + temps perdu) ?
Dans le NordEste, les routes peuvent être mal carrossées ou non asphaltées. Si un 4×4 pourrait s’avérer utile, sa location reste compliquée (très cher et pas de couverture assurance possible avec votre carte bancaire).
État des véhicules :
C’est un gros point faible. Beaucoup de véhicules roulent en étant dans un état déplorable. Même chez les loueurs de voiture, ne vous attendez pas au même niveau de confort et de sécurité qu’en Europe. Lors de la prise du véhicule, contrôlez l’état de la roue de secours (en général, c’est le truc que vous montrera le loueur en premier, s’il est sérieux). Un véhicule de location « entrée de gamme » (à prix abordable) ne possède jamais d’ABS, très rarement d’airbag, quant à la direction assistée, c’est généralement une option qui peut vite faire grimper la note. Ceci étant, vous croiserez aussi des 4×4 rutilants avec vitres teintées.
État des routes :
A l’image de l’état des véhicules, on trouve le meilleur comme le pire mais plus souvent le pire. Certains axes peuvent être en très bon état. Il n’y a pas (ou peu) d’autoroutes. La BR101 qui traverse pratiquement tout le Brésil le long de la côte Atlantique, du nord au sud, est généralement un axe en bon état et large, parfois en 2 fois 2 voies. Notez que, malgré les apparences, cette route ne longe pas la mer (sans en être très éloignée), sauf en de rares endroits.
Dans le NordEste certaines routes sont asphaltées mais peuvent présenter des trous parfois énormes et difficiles à franchir (selon la saison, car ces portions de route sont généralement réparés périodiquement après la saison des pluies), d’autres voies sont pavées, et d’autres enfin ne sont que des pistes (terre et sable).
Permis de conduire :
Dans le cadre d’un séjour touristique (jusqu’à 90 jours), le permis français est valide au Brésil mais demandez un permis international en préfecture avant votre départ (gratuit), ce document pourra s’avérer très utile, que ce soit chez les loueurs de voiture et devra obligatoirement être présenté lors de contrôles de police. Pour louer une voiture, le conducteur doit être âgé de + 21 ans et posséder un permis valide depuis plus de 2 ans.
A noter : conduire une moto est en principe interdit si vous n’avez pas un permis brésilien.
Carburant :
Les bio-carburants étant très répandus au Brésil (cultures de canne à sucre), la plupart des véhicules à louer sont « Flex », c’est-à-dire qu’ils fonctionnent indifféremment à l’essence ordinaire (Gasolina) ou au Bio-carburant (Ethanol). L’Ethanol coûte un peu moins cher mais fait consommer un peu plus. Les 2 types de carburants peuvent être mélangés dans le réservoir. Cependant, dans certaines stations services, le bio-éthanol peut être de mauvaise qualité, coupé avec de l’eau et votre moteur n’appréciera pas. Je vous conseille donc d’opter plutôt pour le « gasolina ».
Borracharia :
Si vous vous demandez ce que sont ces flexibles (voir image ci-dessous), sachez qu’il s’agit d’un système de contrôle permanent de pression des pneus. Très fréquent au Brésil, sur les camions, bus et poids lourds en général. Ceci vous donne une petite idée du risque de crevaison, qui est loin d’être négligeable. Mais, rassurez-vous, vous trouverez des « Borracharias » partout (garages réparation de pneumatiques).
« Retorno » et signalisation :
Une caractéristique des routes brésiliennes est que l’on est très rarement autorisé à tourner à gauche dans un carrefour. Vous devez, selon le cas, aller jusqu’au prochain « retorno » (en principe indiqué mais pouvant se situer 500m, voire 1km plus loin), ou (surtout en ville), aller jusqu’au carrefour suivant, tourner à droite, puis prendre 2 fois à droite afin de faire le tour du pâté de maisons et vous retrouver enfin sur le bon axe.
Ceci peut déconcerter un peu au début, mais ensuite, la démarche devient vite une habitude.
En outre, les cartes routière détaillées sont aussi rares et claires que les panneaux de signalisation, pensez toujours à compter large quand vous vous déplacez sur un itinéraire inconnu et, si vous êtes perdu, n’hésitez pas à demander votre chemin (toujours avec le sourire), c’est une pratique courante.
Au Brésil, on dit toujours merci en levant le pouce, poing refermé, dans la vie de tout les jours comme en voiture, si on vous cède le passage etc…
Quant au GPS… je suis dubitatif sur son usage, ne comptant plus les désagréments chaque (rare) fois où j’ai tenté d’y avoir recours. Cela peut même s’avérer dangereux. J’ai le souvenir par exemple de m’être retrouvé au beau milieu d’une favela de Recife en suivant les indications de mon GPS et je n’en menais pas large ! Le Brésil est un grand pays émergeant, les infrastructures routières évoluent très vite, les sens de circulation aussi. Il est difficile d’espérer avoir à disposition un GPS avec des cartes bien à jour et détaillées. Achetez plutôt une carte routière dans un « posto » (station service), fiez vous à votre sens de l’orientation, prenez votre temps (vous êtes en vacances) et demandez l’aide des autochtones croisés sur votre route.
Autre astuce : personnellement j’utilise Google Maps sur mon Smartphone en téléchargeant au préalable la zone qui m’intéresse, pour pouvoir la consulter hors connexion, en voiture. Avec l’outil localisation je peux donc me situer précisément et à tout moment sur la carte, ce qui m’a souvent été d’une aide précieuse.
« Lombada » :
A ne pas confondre avec la célèbre danse (Lambada), quoi que, si vous zappez un lombada, vous allez sauter en l’air ! Les lombadas sont des dos d’ânes que vous trouverez absolument partout, tant sur les axes principaux que sur les petites routes ou même sur les pistes en terre. Censés vous faire ralentir, ils présentent en réalité un gros danger, en particulier sur les petites routes secondaires, par le fait qu’un grand nombre de lombadas ne sont pas signalés (ou très mal signalés).
Par expérience je peux vous dire que, même avec la plus grande vigilance, si vous roulez beaucoup au Brésil, tôt ou tard vous vous prendrez un lombada dans la tronche et ça peut faire très mal (à la tête, comme au véhicule).
Feux rouges et priorité :
Retenez que dans la pratique, la règle n’est pas priorité à droite mais priorité au Brésilien et encore plus s’il est en gros 4×4 ou camion et vous dans une Fiat Palio. Les brésiliens sont très indisciplinés au volant (excès de vitesse, dépassements dangereux, franchissement de lignes continues etc…) mais ne faites pas comme eux et surtout, restez zen, vous ne savez pas comment peut réagir un conducteur que vous auriez agressé verbalement, la riposte peut-être violente.
Cela étant, vous croiserez aussi des conducteurs courtois et vous vous ferez un point d’honneur de l’être vous même, en toutes circonstances.
35 000 personnes périssent chaque année dans des accidents de la route au Brésil, ce qui est énorme compte tenu de la taille relativement faible du parc automobile. Et c’est sans compter les multiples accrochages, tôles froissées et blessures légères (ou graves).
A ceci, il convient d’ajouter le risque de « car-jacking », en particulier dans les mégalopoles que sont Rio de Janeiro et São Paulo. Pour cette raison, dans ces villes, une fois la nuit tombée, on ne s’arrête plus au feu rouge.
Dernier point, n’oubliez pas que, comme dans beaucoup de pays du continent américain, les feux tricolores se situent de l’autre côté du carrefour ou du croisement. Pensez à vous arrêter avant !
Comportement :
Pour de multiples raisons de sécurité, ne conduisez jamais de nuit et ce, dès la nuit tombée et n’oubliez pas que dans la plupart des régions, la nuit tombe dès 17 ou 18h.
Outre le risque de car-jacking déjà évoqué, certains automobilistes roulent tous feux éteints, les routes sont mal éclairées, la signalisation est défectueuse, des animaux sauvages peuvent divaguer sur la chaussée (le nombre de cadavre d’ânes gisant au bord des grand axes du NordEste est impressionnant), les trous ne sont visibles qu’au dernier moment, si vous croisez un camion, pensez que celui-ci peut décider de se déporter à gauche, juste devant vous, pour éviter un trou, les automobilistes que vous croiserez risquent d’être ivres (la conduite en état d’ivresse est interdite mais les contrôles sont quasiment inexistants) etc… De plus, vous aurez le plus grand mal à trouver une station service ouverte, passé 22h. Enfin, imaginez-vous tomber en panne ou crever, en étant dans le noir, sur une route au milieu de nulle part. Bref, tous les dangers de la route de jour, se trouvent multipliés la nuit.
Dans les grandes villes, on roule toujours fenêtres fermées (pensez à prendre l’option « clim ») et portes verrouillées.
Auto-stop :
« Dar uma carona ». En principe interdit. En règle générale, à éviter.
« Fiscalização » (contrôles) :
Là on ne rigole plus, si vous voyez un panneau de ce type, ne vous avisez pas de dépasser la vitesse autorisée même d’un demi kilomètre/heure. Vous remarquerez d’ailleurs que les brésiliens, si indisciplinés au volant en temps normal, deviennent tout à coup très respectueux des règles dès qu’ils aperçoivent ce genre d’avertissement.
La plupart des contrôles se font par radar automatique. On entre dans une zone surveillée. Vous devez au minimum lever le pied au niveau de la caméra située en hauteur qui prend l’arrière de votre véhicule, jusqu’à la suivante qui calcule votre vitesse sur la distance parcourue. Dans les villes, certains radars sont équipés de panneaux affichant votre vitesse en temps réel. Attendez bien de voir l’affichage avant de continuer votre route, quitte à rouler au pas.
Alcoolémie :
Eh oui vous les voyez tous ces brésiliens qui reprennent le volant après un bon Churrasco entre amis où l’on a allègrement descendu des litres de bière. Pour autant, c’est interdit. Il n’y a aucune tolérance concernant l’alcool au volant, si vous êtes contrôlé, c’est 0,00 gramme impératif, sinon grosse amende.
Stationnement :
Le stationnement est gratuit pratiquement partout mais en ville et dans les lieux touristiques, vous aurez toujours affaire à un « placeur » qui vous guidera pour vous garer, en échange de quoi, il « surveillera » votre véhicule. Glissez lui une pièce à votre retour (0,50 R$, 1 R$, 5 R$… à votre convenance et selon la durée de votre stationnement).
Pour conclure : « dirigir com prudência » ! Ne faites pas comme les brésiliens, respectez toujours les lignes blanches et les limitations de vitesse, et ce, pas uniquement aux endroits signalés « fiscalização » (contrôle par vidéo ou radar). Et si vous préférez finalement vous laisser conduire et profiter de vos vacances sans stress, je vous suggère de visiter le site de ce guide touristique pour voyage sur mesure dans le Nordeste du Brésil.
Excellent exposé.
Ajouter selon moi le risque (en diminution mais encore présent, surtout au nord et dans le Nordeste) des agressions à main armée la nuit – ce qui explique la tendance à ne pas s’arrêter en cas d’accident: les Brésiliens craignent que ce soit un piège, et cela renforce le conseil de ne pas rouler de nuit.
Guichets de la PRF (policia Rodovaria federal): il faut marquer l’arrêt face à eux. 99 fois sur cent, l’agent fait signe de redémarrer, mais si on lui grille la politesse, ça le met de mauvaise humeur. Course poursuite possible et amende (multa) au bout
Je crois bien que la pratique de l’autostop n’est pas « à éviter » mais est « interdite » au Brésil, vu la profusion de panneaux « prohibido dar carona »
Cordialement
benj77, vu sur le forum du routard
Merci pour les précisions 🙂
Bonjour et merci pour ces bons tuyaux
Quelqu’un sait il s’il faut un permis pour conduire une 125cc ?
A ma connaissance il faut un permis brésilien pour conduire une moto au Brésil, mais le mieux serait de demander confirmation auprès des services consulaires.
Pour rouler une moto de petite cylindrée au Brésil ou n’importe quel véhicule, il faut avoir le permis de conduire correspondant. Donc il faut que sur le permis figure l’autorisation pour moto 125 cm3. Il est important aussi de demander un permis de conduire international en préfecture qui est gratuit et valable 3 ans (moins de problème avec la police en cas de contrôle ou accident).
Realmente no Brasil o transporte é complicado, mas tem algumas boas empresas de aluguel de carros.