Bresil : boom du marche de l’art soutenu par une economie vigoureuse

Jeunes peintres en ascension, artistes consacrés dont la cote explose, collectionneurs et galeries toujours plus nombreux: le marché de l’art au Brésil est en pleine effervescence, soutenu par la bonne santé de la sixième économie du monde.

« Nous avons enregistré une hausse incroyable des ventes, d’acheteurs et de collectionneurs, et tout ceci fait que le Brésil est un marché très prospère et prometteur », assure à l’AFP Eliana Finkelstein, présidente de l’Association brésilienne d’art contemporain (Abact), qui représente une quarantaine de galeries de tout le pays.

Le but de l’Abact est de promouvoir des artistes internationalement, de les faire participer à des expositions, de chercher des partenariats et d’attirer les acheteurs. Son budget pour 2011-2013 a été fixé jusqu’à 750.000 dollars.

« L’économie brésilienne traverse un bon moment qui est bénéfique pour le marché de l’art », selon Ricardo Trevisan de la galerie Casa Triangulo, à Sao Paulo. Cette galerie a participé cette année à des salons à Madrid, Hong Kong, Londres et Miami.

Sao Paulo, mégapole et capitale économique du Brésil, un pays de près de 191 millions d’habitants, attire les amateurs d’art étrangers et souhaite devenir une référence mondiale du marché de l’art.

La dernière édition de la Foire SP-Arte en mai a réuni un nombre record de galeristes (110 dont 27 étrangers). De plus, Sao Paulo abrite depuis septembre la 30e Biennale avec plus d’une centaine d’artistes du monde entier.

« C’est une heureuse coïncidence », se réjouit la jeune plasticienne Estela Sokol.

« Beaucoup d’yeux sont tournés vers le Brésil, non seulement parce qu’il est à la mode, mais parce qu’il y a une production de qualité », explique-t-elle à l’AFP dans son atelier, entourée d’oeuvres colorées.

Bienvenue aux jeunes mécènes

« Il y a un boom de l’art brésilien », affirme depuis New York Carmen Melian, spécialiste en art latino-américain pour la maison de ventes aux enchères Sotheby’s, qui a vendu la semaine dernière pour 1,5 million de dollars, soit près de deux fois son prix initial, une oeuvre du sculpteur et plasticien carioca, Sergio de Camargo (1930-1990).

Les oeuvres de Camargo, de peintres comme Candido Portinari (1903-1962) et Emiliano di Cavalcanti (1897-1976) entre autres, sont plus chères et généralement destinées à un public restreint, mais au cours des dernières années, l’art contemporain attire de plus en plus de jeunes.

« Ce sont des jeunes qui voyagent, qui s’y connaissent en art, des nouveaux riches mais qui ont bon goût et qui n’achètent pas un tableau uniquement pour aller avec le divan du salon », détaille à l’AFP Adriano Casanova, de la galerie Baro de Sao Paulo.

Selon l’Abact, le prix moyen d’une oeuvre contemporaine est de 550 dollars, ce qui contribue « à la démocratisation de l’art ».

Mais il affirme que nombreux sont ceux qui peuvent acheter « pour beaucoup plus ».

« Cela aide les jeunes artistes à vivre et à produire. Chaque période a besoin de mécènes et plus il y en aura, mieux ce sera », s’est félicité Carmen Melian, qui affirme que désormais il n’y a pas que les « très riches » qui achètent des oeuvres d’art.

Parmi les artistes contemporains, les mieux cotés aujourd’hui sont l’artiste plasticien Vik Muniz, un pauliste installé à New York, la peintre Beatriz Milhazes et la plasticienne Adriana Varejao, dont le prix des oeuvres peut atteindre jusqu’à 500.000 dollars.

 

(source : Le Nouvel Observateur)

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